Les étudiants en médecine rejettent la réforme Barrette et manifestent contre le projet de loi 20 à
- article de Radio-Canada avec La Presse Canadienne
- 30 mars 2015
- 3 min de lecture

Des étudiants provenant des quatre facultés de médecine du Québec se sont réunis devant l'Assemblée nationale lundi après-midi pour manifester leur désaccord envers le projet de loi 20. Ils dénoncent plus particulièrement l'imposition de quotas de patients aux omnipraticiens, une façon de faire que le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, continue à défendre sans hésitation.
Portant non seulement leur sarrau et leur stéthoscope, mais aussi des pancartes faisant valoir leur point de vue, les étudiants ont marché de la place George V à l'Assemblée nationale, dans l'espoir d'être entendus par le ministre de la Santé.
« C'est vraiment la qualité des soins qui risque de diminuer » si le projet de loi 20 est adopté sans modifications, estime le président de la Fédération médicale étudiante du Québec (FMEQ), Serge Keverian.
« Nous craignons fortement que ça crée un désintérêt de nos membres envers la médecine familiale. C'est le sujet qu'on craint le plus. Les quotas, avec ce projet de loi, découragent fortement nos étudiants de choisir cette pratique-là. »
« Ça me fait remettre en question mon choix pour la médecine familiale, affirme tout de go une jeune femme participant à la manifestation. Je pense que je vais m'enligner pour une spécialité si le projet de loi 20 passe. »
« Selon moi, la médecine familiale va être trop encadrée » si le projet de loi 20 est adopté tel quel, ajoute un étudiant participant à la manifestation.
« Ce que les élèves aiment de la médecine familiale, c'est qu'ils peuvent faire de tout : de l'urgence, du bureau, de la gériatrie. Imposer des quotas aux médecins de famille, ça va restreindre leur profession. Ça va dénigrer un peu la médecine familiale », fait-il valoir.
Certains manifestants ont aussi affirmé que le projet de loi 20 pourrait inciter les futurs médecins à s'exiler pour améliorer leur situation.
La journée de débrayage observée par les étudiants des quatre facultés de médecine a aussi des répercussions sur le milieu hospitalier, puisque plusieurs des manifestants travaillent comme médecins externes.
Les protestataires reconnaissent que leur geste a un impact sur certains patients, mais plaident qu'il vise à assurer de meilleurs soins de santé à long terme.
Les étudiants en médecine de l'Université de Montréal, de l'Université Laval, de l'Université de Sherbrooke et de l'Université McGill se dissocient par ailleurs complètement du mouvement de grève mené par des associations étudiantes affiliées à l'Association pour une solidarité syndicale étudiante. Ils disent avoir leurs propres revendications.
Barrette peu impressionné
Le ministre Barrette ne s'est pas laissé démonter. S'adressant aux journalistes avant le début de la manifestation, il a martelé son message habituel : le projet de loi 20 va remettre les patients au cœur du système de santé.
« Je dis aux étudiants en médecine : regardez, il y a des décisions qui doivent se prendre dans l'intérêt de la population. Et cet intérêt-là, oui, c'est vrai, peut avoir comme conséquence de générer quelques contraintes par rapport à ce qu'ils voyaient pour l'avenir. Mais il n'y a aucune contrainte démesurée là-dedans », a-t-il fait valoir.
M. Barrette a aussi souligné que la menace d'exil des étudiants n'était pas fondée et que cette possibilité ne l'inquiétait pas outre mesure.
« Je les invite à prendre leurs informations correctement. Je peux vous assurer que les conditions de pratique de la médecine sont immensément meilleures au Québec qu'aux États-Unis, et certainement meilleures qu'en Ontario aujourd'hui. »— Gaétan Barrette
Selon lui, « les charges de travail [des médecins] au Québec sont inférieures à celles au Canada ».
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