Plaines d'Abraham: 300 arbres contre un sentier pour piétons et cyclistes
- ANNIE MORIN Le Soleil
- 2 avr. 2015
- 3 min de lecture

La Commission des champs de bataille nationaux (CCBN) fera abattre 300 arbres, dont une quarantaine sont âgés de plus de 50 ans, pour aménager un sentier pour piétons et cyclistes dans la falaise à proximité de la côte Gilmour.
L'organisme fédéral a annoncé jeudi que le contrat pour l'aménagement d'un sentier d'interprétation multifonctionnel a été accordé par appel d'offres à Constructions Bé-Con, de Québec. Les travaux, d'une valeur d'environ 3,7 millions $, commenceront dans les prochains jours pour se terminer à l'automne.
Le sentier, d'une longueur de 1190 mètres, serpentera dans la falaise sans toutefois suivre parfaitement la côte Gilmour réservée aux automobiles. Les lacets seront situés plus à l'est, avec des pentes dépassant 8 % à certains endroits. Aux extrémités, le sentier des plaines d'Abraham, de son vrai nom, reliera l'avenue Montcalm au boulevard Champlain.
Six aires de repos et d'interprétation parsèmeront le parcours, éclairé et damé en hiver. Piétons et cyclistes, qui se partageront l'espace, pourront lire sur la guerre de Sept Ans et le siège de Québec. «Le débarquement britannique et la résistance des troupes françaises composent la trame principale. Les gens vont aussi en apprendre sur différents sujets comme les miliciens, la cadence de tirs des canons, le rationnement dans la ville, etc.», a détaillé jeudi Nathalie Allaire, porte-parole de la CCBN.
Celle-ci affirme que le contenu sera «équitable entre les Français et les Britanniques».
Ajout d'un escalier... s'il reste de l'argent
Le fédéral aimerait idéalement ajouter un escalier pour ceux qui voudraient arriver en haut ou en bas plus vite. Mme Allaire parle d'un «raccourci pour quelqu'un qui ne voudrait pas tout faire le sentier» dans la falaise. Mais cela se fera dans le respect de l'enveloppe de 8,2 millions $ allouée aux deux phases du projet de la côte Gilmour. Le feu vert sera donné plus tard s'il reste assez d'argent.
Tous ces travaux ne pourront se faire sans abattre des arbres. L'entrepreneur devra en couper environ 300 pour le sentier lui-même et quelques autres en bordure de la zone de travaux si nécessaire.
Environ 60 % des arbres condamnés ont entre 10 et 30 ans, 27 % ont entre 31 et 50 ans et 13 % ont plus de 50 ans. Il y a beaucoup de frênes et d'érables à sucre, quelques ormes et ostryers de Virginie ainsi que quatre noyers cendrés, deux morts et deux malades, précise Mme Allaire.
Celle-ci souligne que le parc des Champs de bataille compte environ 30 000 arbres au total. La Commission a choisi le «tracé optimal» et s'engage à replanter autant de spécimens qu'il y en aura d'abattus, insiste-t-elle. «En vue de revitaliser le bois coupé, l'entrepreneur aura la responsabilité d'en disposer de la meilleure façon possible pour maximiser sa réutilisation et devra faire rapport», précise également le communiqué de presse.
Dans les discussions sur l'ouverture à l'année de la côte Gilmour, le sort des noyers cendrés avait retenu l'attention. L'espèce étant particulièrement vulnérable aux résidus de sels de déglaçage, le drainage pluvial et le déneigement ont été planifiés pour les protéger.
Pour la prochaine phase de travaux, la Commission assurera également une surveillance «en raison de la nidification possible d'espèces en péril».
Il est question ici du faucon pèlerin, du martinet ramoneur et du pic à tête rouge.

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